![]() De l’autre côté, en redescendant vers la chapelle, vivait un autre cousin, Pierre, qui rendait souvent visite à leur père, pour une chose ou pour une autre. Et dans le même château que lui, vivait Bertrand de Veyrac et son fils du moins quand ils étaient à Merle, ce qui était rare. Quand ils revenaient d’Avignon, où ils vivaient la moitié du temps, ils ne savaient parler que du Pape, de son palais merveilleux, des riches seigneurs et dames qui s’y rencontraient, des marchands, du monde dans les rues… ![]() Et puis, soudain l’atmosphère changea. Son père était soucieux. Sa mère triste. Un matin de mai, un prêtre était venu, puis des seigneurs voisins. Elle avait compris que ce qu’ils avaient écrit ce matin-là était grave. Depuis, elle n’a plus revu son père, ni non plus son grand frère Jean. Etaient-ils partis, eux aussi, au pays des papes ? Un an passa. Une longue et triste année dans la tour, entre sa mère, ses sœurs et le grand-père de Biorc. Un froid jour d’avril, Rigal de Velhan arriva, et avec lui beaucoup d’autres gens. Et, avec le grand père, ils se mirent à compter, et à noter, tout, tout… Un par un, les coffres, les bancs, les topins, les nappes, les coussins… Sa mère pleurait. Non, son père et son frère ne reviendraient pas. |